Juste un doigt. Et pas de whisky ?

Au détour d’un film d’animation qui se veut Tim Burtonien, l’application Hinge nous fait entrevoir la terre promise : l’amour, le vrai.

Pas le virtuel aléatoire véhiculé par la concurrence (traduisez Tinder) où on balaye d’un doigt les visages déconfits de ses prétendant(e)s.

C’est en s’appuyant sur les amitiés Facebook (sic) qu’elle compte développer sa communauté.

Arrêtez de jouer. Trouvez quelque chose (ou quelqu’un ?) de réel, tel est le commandement.

Et de nous balancer une fable « Date Apocalypse » où quittant la foire aux bestiaux, le héros trouve avec la sortie de secours ce qui s’apparente au jardin d’Eden version Central Park.

Manque plus que le doigt de Dieu.

Les ricains ont le sens du premier degré, vous n’avez qu’à écouter les paroles de la chanson ringarde et inaudible (enlevez les doigts de vos oreilles) pour vous en rendre compte.

Repassez-moi vite la dernière pub pour adopteunmec.com.

 

Ras le doigt des plans foireux ?

Tout ça s’est bien joli joli, mais tous les célibataires un tant soit peu lucides vous le diront :

Ces applis sont toutes addictives, chronophages, et souvent fréquentées par des personnes en couple voulant s’offrir des extras (le terme désigne en anglais les figurants), laissant nos singles au final bien marris de ne pas trouver l’âme soeur.

T’avais qu’à demander à ton pote gay, il avait pigé depuis longtemps.

Et on ne parle pas de la génération de consommateurs quiestlepluscher.com, dont la liste de critères physiques, financiers, ou intellectuels est plus longue que leurs attributs virils ou leurs extensions capillaires bon marché (voire les deux en même temps).

Meetic l’a compris en misant sur les imperfections plutôt que sur des célibataires intransigeants.

 

Le doigt dans l’oeil ?

Avec cette fable bien pensante, Sainte Hinge espère récupérer dans son escarcelle les brebis égarées au sein de son église.

La cible étant manifestement conservatrice, la collecte devrait être miraculeuse (7$/mois après trois d’essai). Mais ce n’est pas en prêchant le paradis sur terre qu’elle évitera d’attirer dans ses filets les infidèles.

Cesser de jouer ? Ainsi soit-il (si c’est le but).

Mais en restant sur son portable quand-même ?

Alors qu’on ne voit pas à l’instant cette personne qui essaye désespérément de capter notre regard sur la terrasse du café, tandis que nous lisons ces lignes ?

Moralité ?

Célibataire, coupe ton téléphone ombilical, bats la campagne, la ville, la jungle ou la fête foraine, tant de nouvelles histoires t’attendent…

Bonus/ le détail qui tue : La référence resucée jusqu’à la moelle au film Dirty Dancing (cherchez).